Dettes
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Dettes
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul *
Ô sans aucun espoir de rejoindre un aïeul
-Des au-delà, dans mon esprit, point ne caresse-,
Je sens couler aux sangs toute l’atrocité
D’un étranglement sourd et sa férocité,
Dans l’insomnie est la récurrente maîtresse.
De ce lit ravagé, je vois les mêmes ports
Me refusant l’accès quand l’agressive sphinge
Torture ma pensée et, de tirer des bords,
Guère ne sert ; lors, quelque faux-sourire, feins-je.
Quelle est donc cette farce qui fait s’angoisser
Sans aucune raison, et le corps et la tête,
Et cette absurdité qui se met à poisser
Sur mes nuits blanches telle une fatale dette ?
• Dernier vers du poème Angoisse de St. Mallarmé
Re: Dettes
Perché sur un platane auprès de ma studette
— comme si son devoir était de m’oppresser —
sur mes nuits blanches, tel une fatale dette,
un affreux freux n’a de cesse de croasser.
Lorsque je m’assoupis, je suis dans un syringe,
condamné à perpète à cotoyer les morts.
Je crains que l’on m’embaume, aussi dans le noir geins-je.
Hélas, ne puis bouger nonobstant mes efforts.
Un diptère me pique et le cauchemar cesse.
D’entendre la rumeur, proche, de la cité
m’est une paradoxale félicité.
Pour me gratter la nuque il faut que je me dresse
dans cet humide drap qui m’est comme un linceul.
Je devrais me lever pour me faire un tilleul.
— comme si son devoir était de m’oppresser —
sur mes nuits blanches, tel une fatale dette,
un affreux freux n’a de cesse de croasser.
Lorsque je m’assoupis, je suis dans un syringe,
condamné à perpète à cotoyer les morts.
Je crains que l’on m’embaume, aussi dans le noir geins-je.
Hélas, ne puis bouger nonobstant mes efforts.
Un diptère me pique et le cauchemar cesse.
D’entendre la rumeur, proche, de la cité
m’est une paradoxale félicité.
Pour me gratter la nuque il faut que je me dresse
dans cet humide drap qui m’est comme un linceul.
Je devrais me lever pour me faire un tilleul.
Invité- Invité
Re: Dettes
Dans cet humide drap qui m’est comme un linceul,
Je me sens d’Hennebont comme je m’y sens peul,
Humain commun qui, soumis, se colle à l’ivresse
Et de la masse et de toute l’absurdité ;
Paradoxalement, c’est vers la cécité
Que l’on éviterait cette horrible détresse.
Surtout ne point mourir, il nous faut être forts
Et prendre exemple sur notre confrère, singe,
Qui, peu lui chaut, l’évolution de la méninge
Et s’en tamponne des doctorants et consorts.
Mais le process à nous conserver loin la tête
-Bien sûr en toutes choses, il nous faut doser-
Serait, à mon avis, de n’oublier la bête
Qui git en nous et qu’il est si bon d’endosser.
Je me sens d’Hennebont comme je m’y sens peul,
Humain commun qui, soumis, se colle à l’ivresse
Et de la masse et de toute l’absurdité ;
Paradoxalement, c’est vers la cécité
Que l’on éviterait cette horrible détresse.
Surtout ne point mourir, il nous faut être forts
Et prendre exemple sur notre confrère, singe,
Qui, peu lui chaut, l’évolution de la méninge
Et s’en tamponne des doctorants et consorts.
Mais le process à nous conserver loin la tête
-Bien sûr en toutes choses, il nous faut doser-
Serait, à mon avis, de n’oublier la bête
Qui git en nous et qu’il est si bon d’endosser.
Re: Dettes
Face aux papillons noirs, il faut savoir hausser
le ton. Qu’ils reconnaissent enfin leur défaite.
Pour son inconscient, il faut savoir oser
l’éconduire et dans son chef, faire place nette.
Zigouiller l’affreux freux, sans haine ni remords.
Vous semblez tiquer, mais, quelle ordonnance enfreis-je ?
Je m’en vais de ce pas hurler « Mille sabords ! »
et cingler au bon plein, le cap sur Port-au-Prince.
Quelques heures plus tard je savoure mon thé.
Sur un biscuit maison subtilement fruité.
Le ciel à l’orient a des teintes de fraise.
Le corbaque a fait place à ce cyclomoteur.
Avant d’aller au taf, mon voisin, très à l’aise,
le fait vrombir un max. Que c’en est un bonheur.
le ton. Qu’ils reconnaissent enfin leur défaite.
Pour son inconscient, il faut savoir oser
l’éconduire et dans son chef, faire place nette.
Zigouiller l’affreux freux, sans haine ni remords.
Vous semblez tiquer, mais, quelle ordonnance enfreis-je ?
Je m’en vais de ce pas hurler « Mille sabords ! »
et cingler au bon plein, le cap sur Port-au-Prince.
Quelques heures plus tard je savoure mon thé.
Sur un biscuit maison subtilement fruité.
Le ciel à l’orient a des teintes de fraise.
Le corbaque a fait place à ce cyclomoteur.
Avant d’aller au taf, mon voisin, très à l’aise,
le fait vrombir un max. Que c’en est un bonheur.
Dernière édition par Pierre le Sam 21 Oct 2023 - 17:38, édité 1 fois (Raison : hiatus au vers 12 (signalé par Lau))
Invité- Invité
Re: Dettes
Le corbaque a fait place à ce cyclomoteur, *
Sa couleur zinzolin nous ramène à Gervaise
A Zola qui, zélé, du noir, était l’auteur,
Or on s’attendait plus aux ocres de l’Ephèse,
Aux bleus de Zanzibar sur l’antique cité,
Mais le spleen sans couleur menait à l’anxiété.
Il fallait s’extirper, avant que l’on se lynche,
De ces laids marigots, de ces sinistres fjords,
Nous changeâmes nos airs, mîmes un autre linge :
Un écarlate cardigan fit de nous Lords !
Ainsi l’on pavana sous la belle casquette
En tweed et, guillerets, l’on se mit à danser
Dans nos mocassins en nubuck, façon claquette,
L’on oublia que le temps même pût passer.
* Antépénultième vers du poème de Pierre (le « un » se métamorphose en « ce » pour éviter l’hiatus).
Sa couleur zinzolin nous ramène à Gervaise
A Zola qui, zélé, du noir, était l’auteur,
Or on s’attendait plus aux ocres de l’Ephèse,
Aux bleus de Zanzibar sur l’antique cité,
Mais le spleen sans couleur menait à l’anxiété.
Il fallait s’extirper, avant que l’on se lynche,
De ces laids marigots, de ces sinistres fjords,
Nous changeâmes nos airs, mîmes un autre linge :
Un écarlate cardigan fit de nous Lords !
Ainsi l’on pavana sous la belle casquette
En tweed et, guillerets, l’on se mit à danser
Dans nos mocassins en nubuck, façon claquette,
L’on oublia que le temps même pût passer.
* Antépénultième vers du poème de Pierre (le « un » se métamorphose en « ce » pour éviter l’hiatus).
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