Après le vent
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Après le vent
Depuis deux jours, ils s’enlaçaient dans une danse,
Une valse qu’Eole imprimait à leurs bois,
La branche était leur bras, les épines, leurs doigts,
Griffaient les troncs, les dos en sauvage élégance.
Parfois, un gros ramier que le zéphire intense
Accrochait à leur cime, avait l’air de guingois ;
Un chapeau gris qui, de là-haut, toisait les toits
Et scrutait l’anthracite ardoise et sa portance.
Aujourd’hui, ce sont deux sapins qui sont groggys,
Dessinent sur le ciel deux êtres alanguis,
Feu du boogie-woogie ou d’autre paso-doble,
Finis les jerks, finis les rocks, les sirtakis,
La gigue autour du feu tels de fous chérokees,
Mais être encor debout semble on ne peut plus noble.
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
Cette méchanceté venteuse est une énigme
Et la Saint Guy d'un arbre occulte la forêt
Tandis qu'un peu plus doux quelque zéphyr aurait
Pu rester comme exemple et comme paradigme
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Autant en emporte le vent, cet apophtegme
Laisse à penser –et cela sans mauvais esprit-
Que l’on s’approche du néant –C’était écrit-
Après nous le déluge ; attendons avec flegme.
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
Cette parole est très ancienne, et presque un dogme,
Villon s'en sert dans un beau texte d'apparat
En une langue ancienne et qu'il s'accaparât
Avec ce brio le recouvrant comme un dôme.
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Avant de continuer, puis-je me permettre une remarque et une interrogation sur ce vers :
En une langue ancienne et qu'il s'accaparât ?
- "s'accaparer", en tant que verbe pronominal (avec ce pronom réfléchi "s'") est impropre en français (on dira "accaparer") mais il est utilisé en Suisse et au Québec ainsi.
- je suis plus chagriné par le subjonctif imparfait... (J'aurais plus volontiers employé le passé simple de l'indicatif "accapara" exprimant cette action bel et bien réalisée, -qui ne souffre aucun doute, aucun souhait comme l'eût impliqué un subjonctif).
Kestenpenses ?
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
Ce que j'en pense ? J'envie ta connaissance grammaticale !
Pouf, pouf, Je te le refais :
Cette parole est très ancienne, et presque un dogme,
Villon s'en sert dans un beau texte d'apparat
- Ce sabir, se peut-il qu'il s'en accaparât ?
Avec ce brio le recouvrant comme un dôme !
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Bien que Maistre Villon débutât comme un drame
Une vie où chaque moment fut un garrot,
Il côtoya l’azur ce libertin lérot,
Premier poète maudit, mort pour pas un dragme.
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
Là, brûlant d'accoler au syntagme le zeugme,
Je dirais en substance, en français puis en rut :
Villon me fait bander ! Mais comment il mourut ?
Serait-ce inscrit, caché, dans quelque ambigu neume ?
- "Dragme", c'est une fille ! (d'ailleurs, je l'écrirais "drachme)
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Exact ! je corrige ce dernier vers ! :
Premier poète maudit, mort sans une dragme (je le laisse en écriture vieillie pour conserver le "gme")
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
Pourvu que le lecteur ne succombe au nystagme,
Vu cette rime, oh, comme l’éléphant barrit ;
Mais le poète est joueur, parfois il sourit
Et s’oint du farfelu d’un vers tel un dictame.
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
"nystagme", que j'ignorais largement, je ne l'ai trouvé que féminin.
(ça m'escagasse, tiens des mots pareils, chez nous on dit simplement : "Té, il a les yeux qui parpelègent !")
Ne crains rien, le public n'a pas l'esprit qui stagne ;
Innombrable, il nous suit, comme Jésus la croix ;
- Nous sommes regardés plus qu'Arte, que la 3 !
(Je joue, oui, pourquoi pas ? l'échappé de St Agne !)
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Pourvu que le lecteur ne meure à la nystagme (merci pour ton indulgence, eu égard à ma petite forme).
Tu as raison ; je restais sur nystagmus (masc). Décidément, j'ai des problèmes de genre en ce moment et je l'entendais plus comme un endormissement que comme une agitation ophtalmique.
Ce serait un concert en plein dans la campagne
Loin de l'urbanité que son horrible gris
N'enfanterait que sombres pleurs et tristes cris
A nous recroqueviller sous un simple pagne.
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
Un bien beau récital, mais la fatigue gagne
Et malgré cette foule en liesse, je m'aigris,
Je m'étiole, me fane, et fondant, je maigris !
(Ma saine logorrhée est changée en cagagne !)
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Des feux sont allumés partout, serait-ce un signe ?
Point ne veux t’ennuyer, te laisse dans les bras
De Morphée, ils seront, du rêve, le toupras
Qui te lie au réel, comme le cou d’un cygne.
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
En la dormante vie où rien ne mord ni saigne
Je veux pour m'immerger aménager les trous
Pour fabriquer du fond de ces tendres écrous
Toute l'étrangeté de sphinges dans la sphaigne
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Rien n’y serait plus doux que les cheveux qu’on peigne
Ceux noirs d’une Andalouse ou d’une Aylin si roux
Cet acte à lui seul nous ôterait tous courroux
L’on oublierait le temps dans ce calme où l’on baigne
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
C'est le propre du songe : où le réel trépigne
Nos désirs et nos vœux se pendent à nos cous
Dans nos nids intérieurs où, comme les coucous,
L'étranger en nous nous nourrit...puis l'on s'esbigne !
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Et face au ciel, notre vers est comme une trogne,
D’inertes entités ressemblant aux joujoux
Délaissés ou brillants, passéistes bijoux,
A quoi nous relient-ils ?... A ce frêle os qu’on rogne.
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
Re: Après le vent
Ainsi que le bouboule un trio de hiboux,
l'albe cygne serait à l'étrange cigogne,
sur son clocher ce que la vigne est à l'ivrogne.
Je me garderai bien de leur chercher des poux.
l'albe cygne serait à l'étrange cigogne,
sur son clocher ce que la vigne est à l'ivrogne.
Je me garderai bien de leur chercher des poux.
Invité- Invité
Re: Après le vent
Je dépose à vos genoux mes plus beaux cailloux, mais je sifflerai nez en moins, vu qu'on est pas là que pour rigoler :
"A quoi nous relient-ils" est fautif car le verbe au présent affiche un "e" muet tout au long de sa conjugaison, qui ne peut s'élider qu'à la 3ème personne singulière, les autres ne trouvant place qu'à la rime ; Lau, tu es crac dedans, c'est toi qui payes la tournée !
Salus- Admin
- Messages : 83
Date d'inscription : 13/09/2023
Re: Après le vent
Ah, je subodorais bien que ça grinçait... (J'suis feignant)... Un cocktail voodoo pour vous :
Lau.- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2023
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